« Tout a commencé l’année dernière à Montgenèvre lors des précédents Championnats de France de Trail où nous avions appris que pour 2019, ça serait de la haute montagne, avec des passages à plus de 2000 mètres d’altitude.

Emmené par cette passion commune de se dépasser, et aussi et surtout ce plaisir de faire ce genre d’expérience ensemble, il ne restait plus qu'à nous qualifier pour pouvoir  y participer. Chacun alla donc chercher le graal en fonction de ses possibilités, de Montanay à La Plagne,  en passant bien entendu par l’incontournable course des Gendarmes et des Voleurs.

Ainsi ce matin du 10 Août à 6h, 3 licenciés de la Berrichonne Athlétisme prenaient le départ de la course de 50 km qui allait titrer le Champion de France de trail long. Ce fut l’occasion de faire la connaissance d’une championne, Jennifer Lemoine, qui se classait à  une  magnifique 9ème place pour ces Championnats de France et ainsi portait haut les couleurs du Club.

Pour nos baroudeurs que sont Denis Descoux et Jean Michel Challe, la course s’est montrée plus ingrate puisque Denis a été contraint à l’abandon au bout de 28 km suite à une blessure osseuse au pied droit,  et Jean Michel, arrêté hors limite après avoir passé la nuit précédente dans sa voiture.

Pour nous les engagés sur le court, soit 25 km, ce samedi fut l’occasion de retirer nos dossards, de  prendre quelques informations sur le parcours, de visiter un peu et enfin de prendre un bon dîner sportif ensemble.

Et voilà, ce dimanche 11 août, nous y sommes, le soleil est présent sur Méribel, la température est déjà bien chaude avant le départ, mais nous sommes tous heureux  de nous aligner au départ. 9h pétante la course est lancée. Christophe qui est bien plus aguerri sur les épreuves de montagne que beaucoup d’entre nous, part sur un rythme qui lui permettra d’être placé pour les passages « single », où doubler est sinon impossible, en tout cas bien inutile lorsque la file est trop longue.

Bertrand lui aussi relativement à l’aise part devant le groupe composé d'Odile, Laure, Philippe, Seb, David et moi. Un peu plus loin Jean Louis, Nicole et Valérie préfèrent se positionner à l’arrière du peloton tandis qu'Eric comme d’habitude ferme la marche ; peut être une déformation professionnelle afin de vérifier que ses élèves sont bien tous là !

D’après le tracé, nous partons pour 2 montées de 4 km (avec 600m et 400m de dénivelé+)  nous amenant ainsi au point le plus haut, soit 2700m d'altitude.

Cela fait donc un petit peu plus que nos habitudes d'entraînement dans notre plat pays. Faisant course commune dans la montée avec Odile nous pouvons constater, dans certaines parties où l’on voit le long serpent des coureurs, que Laure est un peu derrière nous, suivi par David, Philippe, Seb, Karine et Eric. La montée est longue, très longue, non très très longue, et la descente de 2 km, technique comme tout ce qui nous attend sur ce parcours, ne permet pas réellement de récupérer.  Odile semble souffrir de l’altitude et nous sommes contraint de faire de nombreux arrêts. Arrive enfin le premier ravitaillement, où nous prenons le temps d'essayer de récupérer ; nous voyons revenir Philippe, David, Karine puis Eric et essayons de motiver Odile pour continuer. Nous attendons encore quelques minutes Seb, mais ne le voyant pas arriver, nous décidons de repartir, persuadés qu’il a été contraint à l’abandon.

Une petite photo souvenir et hop on y va. Hop hop enfin c’est sans compter sur ces maudites crampes qui s’installent dans les jambes d’Odile, qui arrêtera finalement au bout d’un peu plus de 11 km.

Nous sommes maintenant un groupe de 5, Christophe, Bertrand et Laure sont devant, et toujours en course, Valérie, Nicole et Jean Louis, derrière nous.

D’après le profil de la course, nous partons pour une petite descente d’environ 1 km puis ensuite un tracé relativement plat sur 3 km ce qui doit nous permettre de courir un peu. Ah bah non, ça sera compliqué de courir car si sur le km de descente ça va à peu près bien en revanche les 3 km suivants ce sont des pierriers et lorsque l’on n’a pas l’habitude de poser les pieds sur des pierres qui bougent, c’est très compliqué.

Nous faisons donc notre petit bout de chemin tous les 5 en prenant soin de ne perdre aucun d’entre nous avant d’attaquer la belle descente, 500m de dénivelé- sur 2,300 km.

Une petite pause hydratation et photos, et nous repartons sur le seul kilomètre vraiment roulant pour arriver au dernier ravitaillement du 19^ème km ;  nous retrouvons Evelyne qui nous indique que Bertrand est là et qu’il ne va pas bien du tout. Nous restons donc un peu avec lui en lui proposant de nous accompagner pour la fin, notre objectif étant maintenant de ne plus perdre personne. Un petit coup de téléphone et nous apprenons que Laure et Christophe viennent de passer la ligne d’arrivée et que Valérie, Nicole et Jean Louis sont toujours en course. Karine, en bonne infirmière, s’active auprès de Bertrand qui ne va vraiment pas bien, il ne viendra donc pas avec nous. 

Voilà ce coup ci, il ne peut plus rien nous arriver, les 6 derniers km sont toujours techniques mais plus faciles à courir. En réalité je pense que soit nous en avions plein les jambes, soit nous étions très bien dans les montagnes, toujours est-il que courir on n’y a pas trop pensé, ou alors juste à la fin lorsque Didier Ballereau, notre président, est venu nous chercher dans les deux derniers kilomètres et qu’il nous a accompagné dans les 100 derniers mètres de dénivelé positif, opération qu’il a répétée avec tous les arrivants du club.  Au nom de tous, merci Didier !

Et même si au cours de la course nous nous sommes dit "plus jamais çà" , et bien je crois que nous sommes tous prêts à recommencer pour vivre ces bons moments qui allient sport et convivialité. »