Lu dans la NR : l'article d' Alan de Silvestri
Elle l'a fait ! Même si le rêve éveillé s'est poursuivi au lendemain de sa victoire dans la capitale, Maëlle Lacroix avait bel et bien une médaille d'or sur sa table de chevet au réveil. Un exploit réalisé sur 10.000 m à Charléty et à la surprise générale. « Je n'ai pas trop dormi mais ça va », confie la jeune femme dans un sourire facilement imaginable. « Je n'ai pas pu fermer l'œil de la nuit car je n'ai pas arrêté de revivre la course dans ma tête, lance de son côté son entraîneur Didier Ballereau. Je ne suis toujours pas redescendu du nuage. Je souhaite à tous les entraîneurs de vivre ça au moins une fois. C'est un moment extraordinaire, d'une telle intensité. C'est absolument fou ! »
" Une victoire inespérée et un incroyable souvenir "
Le coach de la Berri Athlé ne pouvait que se délecter de ce premier titre de l'histoire du club dans cette catégorie, différents vétérans s'étant déjà illustrés sur le plan national dans le passé. Dans une course avec quatre espoirs, Maëlle Lacroix a d'abord joué de patience avant de prendre la poudre d'escampette. « Étant donné que je n'avais jamais participé à un 10.000 m sur piste, je ne savais pas trop comment appréhender tous ces tours, explique l'intéressée. J'avais peur de craquer et vu que j'étais la dernière à pouvoir gagner sur le papier, je n'étais pas franchement rassurée. Du coup, j'ai accroché le groupe des espoirs avant de me lancer à la 26e minute. Je me suis dit " Allez, donne-tout, il ne te reste que 10 minutes à tenir ! " Je savais que si je restais groupée, je ne pourrais rien faire au sprint. Sur la fin, je n'en pouvais plus, je ne percutais plus sur ce qui se passait autour de moi. Mais au final, c'est génial. » Une stratégie payante que son entraîneur a savourée seconde après seconde, voyant le Graal se rapprocher.
« Maëlle n'avait pas forcément de bonnes sensations à l'échauffement et dans le groupe des espoirs, je ne la sentais pas très à l'aise car les filles se marchaient un peu dessus. Quand elle a décidé de porter une attaque jusqu'à avoir 40 mètres d'avance, je ne regardais même plus le chrono mais seulement la distance qui la séparait des autres, relate le coach, toujours sous le choc de l'émotion. On y allait sans aucune pression car on a découvert très tard que Maëlle était qualifiée. Mais on a pris notre voiture et filé à Charléty. C'était déjà magique de se retrouver là-bas, nous avions des frissons. »
Première espoir, la Castelroussine s'est également classée 4e au scratch et a battu son propre record sur la distance (36'03 contre 36'08), à seulement 4'' du record de ligue seniors. Là aussi une perf de poids qui permet d'envisager un futur radieux.
« C'est une victoire inespérée et un incroyable souvenir. Cela valide aussi tout le travail effectué avec Didier(Ballereau) depuis longtemps. Je suis vraiment heureuse de vivre ça avec lui », souligne l'athlète. « Nous venons de vivre un moment inoubliable qui, je l'espère, nous amène vers une longue histoire, confie Didier Ballereau. Je sais maintenant qu'elle peut croire en elle. Lorsque je l'ai vu attaquer, je me suis dit : " Ça y est, on y est ! " »